Dominique Zoladz

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Il y a quelque chose de Sisyphe dans les Abstractions photographiques de Dominique Zoladz.

Pour saisir ces photographies, il faut effectuer des aller-retours constants entre plusieurs échelles de perception. 

Le carré est un module qui définit l'image dans l'image et c'est par groupes formant des zones distinctes que l'on serait tenté de parcourir ces bandes, comme autant de planches contact mises bout à bout. 

Petites scènes, signes ou bouts de décors réguliers mais variables, l'idée d'une construction ou d'une reconstitution de scène d'ensemble devient alors possible. 

Essayer de comprendre et d'interpréter ces petite situations répétées, c'est étirer le temps qui se matérialise alors par bribes. 

Pour tenter de mettre à jour le sens de ces tableaux, on peut essayer de prendre du recul, d'évaluer la grande image que constitue les petites et qui supportent elles-même la plupart du temps une autre forme, celle-ci en superposition : éclat (fêlure), reflet, catadioptre, zone de couleur... A ce stade, c'est la lumière qui prévaut dans la structuration, tandis que de près, c'est la matière qui converse dans les registres de la peinture : opalescence, transparence, semi-opacité, zones de couleurs et de glacis que l'on croirait retouchés. Il y a, dans la mosaïque de verre, dans le fil de l'abstrait fait des morceaux du réel, une dureté formelle derrière laquelle se trament des présences kaléidoscopiques : architectures, matériaux du paysage, personnages, signes de vie. 

L'ensemble, à chaque fois, ne nous apprendra rien sur la situation au moment même du déclenchement, si ce n'est que c'est la répétition d'un jeu : une expérience de mise en scène et de capture optique en un seul temps, à l'instar de ceux des pionniers comme Marey ou Muybridge.

Eric Caligaris (06/01/2014)

photographies couleurs,

tirage pigmentaire 

encres HDR Ultrachrome

sur Premium Luster 260

Etude en rouge - format 1,00m X 1,00m